L'Etat gratifie de 24000€ par an un auditeur des comptes de campagne

Publié le par Amdg

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A partir de ce jour, le vice-président de la commission pour l'indemnisation des victimes de spoliation
intervenue du fait des législation anti-sémites pendant l'occupation est gratifié de 2000€ par mois d'indemnités. C'est ce que j'ai découvert en me baladant innocemment dans le dernier journal officiel du 21 mars 2010 (lien). Ce décret et cet arrêté m'ont laissé perplexe : auparavant, il n'était pas fait mention d'un vice-président pour les indemnisation des membres de cette commission.

Pourquoi en ces temps de crise, alloue-t-on tout d'un coup 24000€ par an à un serviteur de l'état ?  De plus, il est connu que le terme de "vice-président" est un titre souvent honorifique uniquement.  Qui donc est-ce ? Dans l'organigramme de base du CIVS (ici) aucun vice-président n'est évoqué. Il faut aller chercher dans la description du collège délibérant (ici) pour découvrir qu'il s'agit de François Bernard, conseiller d'état.

Or, monsieur François Bernard, 77 ans, conseiller d'état honoraire, énarque, diplômé de Sciences-Pô, n'est pas un inconnu de la scène politique. En particulier : il est membre depuis 2000 de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). On trouve d'ailleurs sa biographie sur le site de cette commission.

Le CIVS aurait-il tout à coup besoin d'un vice-président alors qu'il s'en passait auparavant ? Une surcharge de travail sans doute ? En réalité, c'est tout le contraire ! A priori, le CIVS n'a plus raison d'exister, ayant fait le travail pour lequel elle a été créée (voir cet article de Libération du 21/12/2009). Si on regarde les activité de la commission, on voit que sur 8 ans, 25 542 dossiers ont été traités, soit environ 3193 dossiers par an. Le site précise qu'il reste 1162 dossiers à traiter. Nous sommes 2 ans plus tard, que reste-t-il ? Entre temps trois personnes ont été recrutées.

J'aimerais bien que l'on m'explique pourquoi, 10 ans après la création de cette commission, alors qu'elle a terminé sa mission, on décide tout à coup de payer grassement un membre de la commission des comptes de campagne et des financements politiques pour un travail à première vue inexistant, si ce n'est faire des voyages. Alors que la dette de l'état est énorme, que les finances de l'état sont malades comme rarement, il vaudrait mieux trouver une explication avant qu'une explication plus évidente ne vienne occuper les esprits des contribuables.

Amdg

Publié dans Politique

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