La fausse note !

Publié le par Admajdeiglo

Le Concert

Ce matin, votre serviteur va s'essayer à un rôle difficile autant que récrié : je veux parler de celui de critique de cinéma. Ou tout du moins, il va tenter de coucher en quelque lignes ses impressions sur le morceau de musique qu'il est allé voir hier soir : Le concert, de Radu Mihaileanu, sorti le 4 novembre.


Au premier abord, les critiques ont l'air unanime. Aïe, ça commence mal. Quand les vautours et les corbeaux encensent, c'est rarement bon signe. Pourtant, les augures se montrent clémentes : "Après une première heure épuisante où la grosse farce bourrée de clichés dicte le tempo (....)" nous dit Première. Ahhhh c'est déjà mieux. J'aurais dit ça de 2012 sur la totalité du navet, mais quand Première nous parle ainsi, j'ai envie d'aller voir de quoi il retourne. Et puis merde, Mélanie Laurent sur du Tchaïkovski, ca donne du coeur à l'ouvrage du critique. Allons voir ce que donne le Bolchoï à Paris.

Allons-y. De quoi c't-y donc qu'ca cause ces "clichés" : j'vais vous l'donner mille comme dirait Coluche, c'est........ l'URSS communiste. Fantastique. On commence par des manifestations où les participants ne sont que des figurants payés par le parti. Une critique osée de l'idée de la mère patrie qui détruit les familles, son art, sa liberté, et où le commissaire politique du KGB est un taré. Et je ne parle pas de la vision du PCF qui s'en prend plein la gueule avec son "On a fait 1% aux dernière élections, presque 2%, tu te rends compte camarade, c'est fantastique" et son "On va sans doute devoir vendre la maison" en montrant la place du Colonel-Fabien. (Jouissif ça) Le troquet utilisé à la grande époque par les franchouillard du peuple remplacé par un estaminet oriental, sa danceuse du ventre et le nom de son tôlier "Al-Qaïda" laisse réveur.
Argh, j'ai bien fait de venir finalement. Marrant, les critiques ne disaient rien de tout ça. Bon, le mariage à la Russe avec son dessert arrosé de mafia moscovite, là, peut être qu'un peu, en cherchant bien, sans tourner au tour du pot, en n'y allant pas par quatre chemins, sans en dire trop, tout en restant direct.... heu merde, qu'est-ce que je voulais dire ? Ah oui, c'est peut être un tantinet cliché. Mais on se marre bien.

Autre cliché de Première ? Ah oui, il faut dire que l'une des composantes est la traque des juifs par les communistes. (bon d'accord, il faut pas exagérer sur la critique du communisme, il ne les comparent qu'aux nazis en limitant leurs exactions aux artistes juifs. Paix à l'âme de tous les autres oubliés, mais passons). Le cliché est tout de même de taille : les artistes juifs débarquent à Paris, et ont tous apportés de quoi faire du commerce, se targent de négociateurs et s'éparpillent dans Paris dès leur arrivée. "Un juif russe vendre des portables chinois au lieu du cavier, c'est péché Moïse" dit Isaac à son fils, avant de l'engeuler de ne pas avoir sur lui les dits portables. Il fallait oser. Bon, oui il y a des clichés, mais quand ceux ci sont dans James Bond où 2012 et vont dans le sens de l'histoire (et je suis poli), ils sont formidables, mais lorsqu'il s'agit de juifs, de communistes, de tziganes, de russes.... bref.

Vous êtes mélomane et avez peur pour vos oreilles et pour la renommée de la musique : ne vous inquiétez pas, Tchaïkovski est respecté, vous pourrez même quelques instants fermez les yeux pour profiter de la musique (bon pas trop, vous perdez pendant ce temps la vue de Mélanie en virtuose, ce qui serait dommage. (Elle du passer des semaines à apprendre à manier l'instrument pour être crédible et ça marche soyez en sûr). Etant un admirateur inconditionnel de musique classique (mais pas un connaisseur à mon grand regret), j'ai pu profiter de ce moment trop court.

Vous pensez que les histoires toutes faites ça vous rase ? Et bien, je ne peux me prononcer pour vous, mais j'ai été surpris pendant tout le film, jusqu'au bout.

Pourquoi "Fausse note" me direz vous, si vous ne faites qu'encenser comme tous les critiques chamallowiens et guimauviens ? Et bien car ce film aurait pu faire partie des extrèmement rares oeuvres à n'avoir que des bonnes remarques, chose d'autant plus rare dans les films français. Pas de scène sous la couette, ni même de baiser hollywoodien (incroyable). Pas de nus, même pas un sein qui traine, c'est du jamais vu. Mais, MAIS MAIS MAIS : une fausse note, et de taille. Ce n'est qu'une croche, qu'une double-croche même. Mais dans une harmonie "presque absolue", cela s'entend comme Francis Lalanne éructant du Mozart. Car cette croche dénote une règle du plus  politiquement correct : j'ai dit qu'on ne voit pas de baiser. C'est vrai. Mais on voit un homme se retourner vers son collègue, dans un moment d'émotion, et avancer son visage, sa bouche, vers celle  très proche de son voisin. Hop, ça coupe, on repasse à autre chose.
Mais que vient foutre cette micro-scène au milieu de cette oeuvre ? Mille milliard de mille sabords. C'est pas vrai ça. Si c'est le prix à payer pour s'obtenir les critiques flamboyantes de tous les journaux après les autres "clichés" réjouissants, et bien.... merde, je n'en sais rien. Elle n'apporte absolument rien au film, n'a aucune conséquence dans l'histoire.

Allez, j'arrête là, et pour me faire pardonner mes élucubrations concertiques (d'autant plus que je suis plutôt bon public, ce qui est plutôt mauvais pour un critique) je vous offre un petit morceau de bonheur pour tout mélomane : Georges Prêtre, cet extraordinaire chef d'orchestre français de 83 ans, qui vit sa musique comme rarement on peut le voir.




Et pour la bande annonce du "Concert bien sûr" :


Amdg

Publié dans Divers

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P
<br /> Le baiser sur la bouche est une coutume russe.<br /> Le baiser de Gorbatchev avec Honnecker a quand même été un grand moment.<br /> <br /> Philippe Edmond<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bien sûr, mais, tout d'abord, Berléand n'est dans le film pas Russe mais Français, ainsi que l'homme vers qui il se retourne. Ensuite, il est dans le film homme "plein de manières". Voir dans la<br /> bande annonce à 0:54. Tous les dossiers sont roses dans son bureau, et il se sert de sa main comme d'un ventilateur. C'est complètement cliché bien sûr, et sans intérêt : mais c'est justement ce<br /> que je reproche.<br /> <br /> <br />