Kiss-in à Notre-Dame : réaction de Mgr Vingt-Trois

Publié le par Amdg



Monseigneur Vingt-Trois confond l'évangélisation et la Sainte Colère

Condamnation de l'homophobie des participants !
http://www.ouest-france.fr/of-photos/2008/02/18/SIGEVINGTTROIS__20080217_apx_470__w_ouestfrance_.jpgInterrogé à propos du kiss-in du 14 février (Voir mon reportage ici), le cardinal a répondu longuement sur Radio-Notre Dame.  Tout d'abord, il faut noter le vocabulaire clair de la journaliste, parlant de jeunes catholiques venu "protester" devant une action publique sur un lieu bien spécial.
"Estimer que la pratique homosexuelle n'est pas conforme à ce qui est
bon pour l'Homme est
une liberté démocratique légitime"
A l'énoncé des faits, monseigneur s'étonne tout d'abord que "des morceaux" de cette manifestation tenue à Saint-Michel se soient retrouvés sur le parvis de Notre-Dame. Son interrogation peut sembler légitime, j'ai montré les tenants et aboutissants de cette histoire dans mon article (ici). Monseigneur Vingt-Trois parle ensuite de l'homosexualité. "Estimer que la pratique homosexuelle n'est pas conforme à ce qui est bon pour l'Homme est une liberté démocratique légitime" explique-t-il. Il s'agit là, sauf erreur de ma part, de la position classique de l'Eglise sur la question de l'homosexualité (notons toutefois l'utilisation du mot démocratique !) Afin de répondre sur la protestation des jeunes catholiques, la première réaction de l'archevêque est sans appel : "on ne peut jamais transformer un jugement moral sur le sens d'une conduite humaine en accusation sur des individus" Il ajoute même : "Cela n'autorise pas à stigmatiser (!) des personnes dont on ne connait pas la responsabilité et la liberté personnelle." C'est très clair. Le discours de monseigneur est tout à fait logique. Il condamne ce qui lui semble être une action homophobe. Il condamne des personnes qui seraient venues insulter des personnes homosexuelles. Et il aurait raison si ce qui s'est passé ce jour là avait relevé de l'homophobie.

Le cardinal n'a rien compris !
En effet, ce qu'il décrit est à mille lieues de ce qui s'est passé. Il parle de "Nervis" qui seraient venu proposer l'Evangile avec des battes de Base-ball, et des combats de rue. Sa réaction est donc compréhensible. Il parle de l'Evangile, et du Christ demandant à Saint-Pierre de remettre son épée au fourreau. "L'évangélisation ne passe pas par des groupes armés" dit monseigneur à la journaliste, et en ce sens, des "propos, gestes et invectives homophobes" sont "tout à fait scandaleux". Or, ce qui s'est passé le 14 février n'a rien à voir avec ce qu'il décrit. Les jeunes catholiques présents ce jour là ne sont pas venus pour insulter des homosexuels, auquel cas ils seraient allés sur la place Saint-Michel le faire. Ils ne sont pas venus non plus évangéliser ces homosexuels avec des battes de base-ball ou des épées, auquel cas ils seraient également allé le faire Place Saint-Michel. Non, ce que ces jeunes sont venu faire, c'est chasser du parvis de la cathédrale de Paris une pratique publique destinée à provoquer l'Eglise. (L'interview des personnes de ce groupe, dans mon article, le prouve si besoin était). La cathédrale de Paris est un lieu de prière, pas un lieu de débauche. Et ce groupe "d'homosexuels libérés", comme ils se sont définis eux-même, on pris la responsabilité et la liberté personnelle de venir en faire un lieu de débauche. Ce qu'on fait ces jeunes catholiques, c'est imiter le Christ lorsqu'il chassait les marchands du temple. Alors bien sûr nous ne sommes que des êtres humains, des pêcheurs, nous ne sommes pas le Christ. Bien sûr nous avons sans doute été plus brutaux et moins parfait que Jésus chassant les marchands. Mais au moins nous imitons le Christ comme nous le pouvons. Le Christ a-t-il condamné le fait d'être marchand en les chassant du temple?

http://www.nsae.fr/wp-content/uploads/2009/09/jesus-chassant-les-marchands-du-temple.jpg
"Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs."

Le mot  "parvis" vient du mot "paradis", vient du fait que lorsqu'on était devant l'entrée de l'Eglise, l'on était proche du Ciel. Le Parvis, c'est l'antichambre du Salut. Si l'on y laisse venir la débauche, qui l'empêchera d'entrer dans l'Eglise, comme cela est déjà arrivé ? Monseigneur, vous-êtes le gardien de la cathédrale de Paris, vous êtes le gardien du Temple. Ne laissez pas le Christ se mettre en colère alors qu'il est de votre devoir de protéger sa Maison.

Amdg

Source : Perepiscopus

Publié dans Religion

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